
Y a un hic dans le lexique !
Après qu’une commission du Haut Conseil de l’Âge ait émis fin 2019 des recommandations sur les mots à bannir dans le champ du vieillissement, quatre personnalités du secteur en remettent une couche pour que ces propositions soient entendues par le législateur.
Quand le Haut Conseil de l’Âge avait planché l’an dernier sur l’usage des mots, il avait confié cette réflexion à Pascal Champvert et Alain Koskas. Mais c’est avec le prompt renfort de deux personnalités qui font autorité, le Pr Claude -Jeandel et Philippe Denormandie, que les quatre ont donné une conférence de presse le 19 février pour insister sur ce nouveau lexique.
Pascal Champvert a aussitôt commencé sur une tonalité beaucoup plus décoiffante que subtile : « Un responsable politique m’avait dit que l’avantage du mot dépendant, c’est que tout le monde le comprend. Ce à quoi j’ai répondu bougnoule et négro aussi tout le monde comprend, et pourtant, je ne les utilise pas ». Dès lors, il s’agirait d’introduire dans la future Loi Grand Âge une liste de mots… qui en remplaceraient d’autres (cf. tableau).
Tout cela part évidemment d’un bon sentiment. Sauf que… Une loi peut-elle interdire des mots ? Va t-on demain pénaliser l’usage du mot dépendant ? Et puis faut-il être d’accord sur les propositions alternatives… Aussitôt, Edouard de Hennezel répondait sur Twitter qu’il considérait inacceptable l’alternative « vulnérable ».
« On part sur une grande loi, mais si elle n’a pas d’abord des mots positifs, on aura tout faux » a estimé Philippe Denormandie. Certes. C’est pourtant une loi de 2001 qui a changé la Prestation Dépendance en Allocation Autonomie. 20 ans plus tard, lors de ses vœux, le Chef de l’Etat a évoqué « nos aînés en situation de dépendance ». Comme quoi, la force de la loi…
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