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30 décembre 2021

Volontarisme

paru dans Le Journal du Domicile

Plus de 200 000 nouvelles contaminations en 24 heures en France, un nouveau record. Les nouvelles restrictions pleuvent avec, comme à chaque vague, leur lot de sérieux et quelques curiosités. Pourquoi la primauté des meetings politiques, pour lesquels aucune jauge n’est appliquée, sur les concerts, limités à 2000 personnes ?

Cette étrange hiérarchie donne envie de faire appel à Winston Churchill à qui ses conseillers proposaient de couper le budget de la culture pour concentrer les moyens sur l’effort de guerre, et qui leur aurait répondu « Couper la culture ? Mais pourquoi se bat-on alors ? ».

Car il n’est pas de politique juste sans fondamentaux clairs. L’hôpital sature une fois de plus. Alors que les soignants sont exténués par les vagues de Covid et les plans blancs non-stop, leurs syndicats et collectifs entendent bien peser dans le débat à quatre mois de l’élection présidentielle. Une situation et des revendications que l’on peut aisément étendre à l’ensemble des soignants et des aidants de ce pays. La déferlante Omicron reforme nécessairement la première ligne, dont on connait désormais les fantassins et leurs risques d’épuisements professionnels.

Entre Noël et jour de l’an et à l’approche d’un mois de janvier bien compliqué, pour ne pas dire hors de contrôle, nous adressons tout notre soutien aux centaines de milliers de salariés des secteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux, dont les aides à domicile et leurs responsables, qui vont devoir une nouvelle fois faire beaucoup avec peu, faire mieux avec moins -entre les salariés contaminés et ceux épuisés-, rivaliser d’ingéniosité pour assurer leurs missions totalement indispensables au fonctionnement essentiel de notre société, dont le degré de désorganisation devrait atteindre des sommets en cette rentrée.

Si l’urgence continue de commander les décisions de court-terme : préserver, protéger, aider, soigner, on ne fera définitivement pas l’économie d’une réflexion structurelle et prospective sur l’état de notre système social et de santé. Et pas seulement d’une réflexion d’ailleurs, mais d’une véritable refonte de ce système pour en faire, de nouveau, un des plus performants au monde. Le temps n’est pas au relativisme et aux demi-mesures, mais au volontarisme et à l’ambition. Ce n’est ni plus ni moins que cela qui est sur la table à l’occasion de la séquence programmatique des élections présidentielles et législatives qui s’ouvre.

Patrick Haddad
Rédacteur du Journal du Domicile


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