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28 avril 2022

Rétrospective et prospective

paru dans Le Journal du Domicile

Avec un écart plus important que ce qui était annoncé les semaines précédentes, les Français ont souverainement décidé qu’Emmanuel Macron serait de nouveau leur Président pour cinq nouvelles années. Etant donnée l’affiche du second tour, le résultat n’était pas ce qui pouvait arriver de pire, ni pour la France en général, ni pour le secteur du grand âge en particulier.

Sur notre sujet de prédilection, malgré un premier quinquennat en demi-teinte, des avancées significatives ont été réalisées. En premier lieu, le tarif national des 22€ de l’heure pour l’APA et la PCH, plus prime horaire complémentaire. En second lieu, la revalorisation des aides à domicile du secteur associatif via la validation des avenants aux accords de branche, qui devra indispensablement trouver son équivalent pour les salariés des entreprises, tant l’attractivité des emplois doit être favorisée quel que soit le statut de la structure.

Même si l’impulsion politique aura été manquante à biens des égards, ce quinquennat aura été celui de l’avènement de la logique domiciliaire. Du rapport Libault aux inflexions de la doctrine du CNSA sous la présidence de Marie-Anne Montchamp, les prises de conscience et de positions auront évolué comme jamais auparavant pour expliquer que l’avenir du vieillissement se jouera à domicile, au sens large. C’est-à-dire en faisant aussi en sorte que les Ehpad deviennent des lieux où les résidents se sentent chez eux, ce qui ne s’avère pas une mince affaire, mais également en développant des solutions d’habitats intermédiaires.

A cet égard, l’habitat inclusif qui a aussi émergé au cours des cinq dernières années constitue probablement une innovation sociale majeure, à généraliser dans le quinquennat qui vient, qui devra être celui, non plus de la théorisation, mais de la concrétisation du projet domiciliaire. Les études sont faites, les acteurs plus que jamais inventifs et mobilisés, et les propositions sur la table. Si le modèle reste à affiner et le bouclage macroéconomique à assurer, l’essentiel résidera dans la volonté politique, dont une grande loi sera toujours une meilleure traduction que des avancées par petites touches.

Restée sur le carreau pendant cinq ans, le fait qu’elle soit votée ou non dans les deux premières années, et donc mise en discussion assez vite, constituera le meilleur indicateur des véritables intentions politiques du Président à l’égard des personnes âgées.

Patrick Haddad
Rédacteur du Journal du Domicile


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