Réforme de la dépendance : premiers frémissements
Promis, juré, craché ; ce sera fait ! C’est François Hollande lui-même qui l’a annoncé, lors du congrès de l’Uniopss, le 25 janvier. Et Michèle Delaunay qui l’a confirmé, le lendemain : il y aura bien une réforme de la dépendance en 2013.
Il n’avait jamais autant parlé de dépendance, jamais été aussi précis sur ses projets, depuis qu’il a été élu président de la République. Au congrès de l’Uniopss, vendredi 25 janvier, François Hollande a déroulé sa feuille de route pour la dépendance… sans recette toute faite sur le financement : « Nous étalerons cet effort sur l’ensemble du quinquennat et nous devrons trouver des recettes qui soient celles de la solidarité, a-t-il expliqué. Nous ne pourrons pas aller plus vite que ce que nos finances nous permettront de faire. Il y aura le partage entre la solidarité nécessaire parce que nous sommes un pays de cohésion sociale, et la responsabilité individuelle, personnelle indispensable. Parce qu’il faut qu’il y ait la participation de chacun à l’effort. » Responsabilité individuelle ? Le lendemain, dans Le Parisien, la ministre des Personnes âgées et de l’Autonomie, Michèle Delaunay, fait une explication de texte : « Le président évoque les baby-boomers qui ne vont sans doute pas attendre pour anticiper leur vieillissement, prendre pour eux-mêmes les bonnes décisions… On peut vieillir et préparer les choses positivement… »
Au-delà des gros sous, les ambitions du président de la République se déclinent en quatre chapitres principaux : 1/sans surprise, priorité au maintien à domicile : « Nous devrons permettre à chaque personne âgée qui le souhaite de rester à son domicile, là où sont ses souvenirs, son espace, son quartier, ses amis, sa famille. » Pour cela, « nous savons aussi que nos logements doivent être adaptés au vieillissement, au très grand vieillissement ». Et de promettre « 80 000 logements » adaptés sur les cinq prochaines années… alors que le candidat Hollande parlait de 80 000 logements adaptés par an. Et de prôner aussi des « solutions intermédiaires » entre le domicile et l’Ehpad. 2/L’aide aux aidants, avec notamment la mise en place de congés spécifiques. 3/La confirmation d’un nouveau plan Alzheimer. 4/« Une clarification des règles » sur le reste à charge des résidents d’Ehpad : « Je veux qu’il y ait une régulation nationale et en même temps le souci qu’il y ait cette solidarité familiale, mais qui ne soit pas poussée jusqu’à l’extrême. » Michèle Delaunay va plus loin dans son interview au Parisien, en parlant « d’encadrer les loyers dans les maisons de retraite ». Elle annonce, aussi « un site qui détaillera tous les prix pratiqués partout, y compris ce qu’on paye « en plus ». Elle y dénonce d’ailleurs violemment la politique de prix des Ehpad, leur propension à augmenter « à l’envi » le tarif hébergement et leur manque de transparence. Les professionnels apprécieront !
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