Quels outils pour favoriser la vaccination des résidents ?
Impossible pour les Ehpad de mener des campagnes efficaces de vaccination sans l’aide d’un logiciel de soin. Un outil qui apporte de nombreuses plus-values, mais dont l’usage nécessite une solide organisation.
Les campagnes de vaccination au sein des Ehpad se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Alors que le vaccin contre la grippe fait partie des passages obligés « traditionnels » avec des protocoles bien établis, les autres vaccinations, tel que celle contre le pneumocoque, ne sont pas optimales. De plus, ces deux dernières années ont montré que les recommandations concernant la vaccination contre la Covid étaient beaucoup plus fluctuantes, les établissements étant dans l’obligation de sans cesse s’adapter. Pour mener à bien ces nombreuses campagnes, ces derniers doivent s’appuyer sur des outils solides qui vont permettre aux professionnels de commander et stocker les vaccins, de réaliser la vaccination, d’assurer une traçabilité parfaite et de sécuriser la procédure, notamment les délais entre les doses en fonction des vaccins, le recueil des consentements ou encore le suivi des résidents.
Il convient également d’être en capacité de faire remonter aux agences régionales de santé, un certain nombre d’informations, en particulier pour évaluer le taux de vaccination, mais également son impact sur les résidents. Bref autant de données que les professionnels du soin ne peuvent gérer sans l’appui d’un logiciel. « On demande aux personnels d’assumer de plus en plus de missions et de veiller à une étroite traçabilité, alors que ces derniers ont de moins en moins de temps. Sans l’appui de l’outil informatique, c’est presque mission impossible », rappelle Fariba Karibian, directrice médical du groupe Korian.
Mais quel éditeur de logiciel choisir pour les établissements ? La question est complexe, essentiellement car il n’existe pas de référence dans le domaine. « Le ministère formule certaines recommandations concernant le choix des éditeurs, mais il n’existe pas de cahier des charges national obligatoire et uniformisé avec des protocoles imposés aux éditeurs. Pour les grands groupes comme le nôtre, cela ne pose pas de problème. Notre organisation et notre ampleur nous permettent de surmonter cet obstacle. En revanche, la situation des petits établissements est bien plus problématique, car le dialogue qu’ils peuvent entretenir avec les éditeurs demeure bien plus inégal. »
Attentes et réponses : un vrai décalage
Car il faut bien le reconnaître, personnels soignants en Ehpad et éditeurs de logiciels ne parlent pas toujours le même langage et les risques de décalage entre les attentes de l’établissement et les réponses des éditeurs sont nombreux. Pour surmonter cette difficulté, la direction médicale du groupe Korian a récemment mis en place des groupes de travail avec l’éditeur de logiciel Terranga pour travailler autour de la mise en œuvre du logiciel Netsoins. « Nous échangeons régulièrement pour faire en sorte que l’outil informatique soit toujours au service des personnels. Cela implique que celui-ci puisse évoluer en fonction de la demande et des recommandations publiques qui ne cessent de changer au gré des pandémies, en particulier pour ce qui concerne la Covid ». Ce dialogue permet de proposer aux personnels des outils toujours adaptés et qui apportent une vraie plus-value. « Par exemple, le logiciel nous donne l’occasion aujourd’hui de connaître l’état des effectifs dans chacun de nos établissements pour mener les campagnes de vaccination. Si dans certains Ehpad le nombre de salariés est insuffisant, nous pouvons mettre en place une organisation pour mutualiser du personnel dédié à la vaccination grâce au logiciel. Cela nous permet d’être plus réactifs qu’auparavant. »
Une fois le logiciel paramétré, il convient également de faire en sorte que les personnels soignants, que ce soient les médecins coordonnateurs, les Idec, mais également les médecins traitants, puissent se l’approprier, ce qui nécessite une politique très active de formation continue. De la même façon, des référents, présents partout sur tout le territoire, sont chargés de faire remonter les nouveaux besoins et les éventuels dysfonctionnements de cet outil en perpétuelle évolution. « Un logiciel de soins apporte de nombreux bénéfices pour gérer nos différentes campagnes de vaccination, mais il réclame une très grande organisation et beaucoup de réactivité. C’est un chantier permanent ».
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