Quand les S.A.V. font pschitt…
L'édito du Mensuel des Maisons de Retraite n°244
Quand ce quinquennat sera terminé et que viendra l’heure des bilans, le gouvernement n’aura pas à rougir. Entre la 5ème branche, le Ségur de la Santé, les 2,4 milliards d’euros de CSG pour 2024 et le Plan de relance, l’Etat aura fait avancer le Schmilblick. Mais « en même temps », il aura été le champion incontesté de la procrastination tant on ne compte plus les annonces martiales de « services après-vente » qui auront finalement fait « pschitt ».
A tout seigneur, tout honneur : c’est le Chef de l’Etat qui a donné l’exemple. Le 13 juin 2018, il s’écriait : « je ne vais pas vous faire de promesses d’estrade (…). Il nous faut répondre à cette nouvelle vulnérabilité sociale, qu’est la dépendance. Sur ce sujet, l’année 2019 sera consacrée à une loi qui sera votée avant la fin de l’année ». Pschitt…
Puis le jour de la remise du rapport Libault, Agnès Buzyn l’affirma : « la concertation grand âge et autonomie s’arrête aujourd’hui. Mais le dialogue se poursuit (…) en particulier avec les parlementaires et les conseils départementaux ». C’était en mars 2019. Depuis, plus personne n’a jamais été réuni autour des 175 propositions du Rapport Libault. Pschitt…
Six mois plus tard, au moment de la remise du rapport El Khomri, Agnès Buzyn s’engage à réunir une grande « conférence sociale rassemblant tous les partenaires sociaux et toutes les fédérations » pilotée par une personnalité qualifiée nommée par le Premier Ministre. De conférence il n’y aura jamais.
A l’été 2021, sitôt arrivée, Brigitte Bourguignon s’engage à réunir un « Laroque de l’Autonomie ». Le sujet traînera en longueur pendant 4 mois avant … de disparaître totalement des radars sans d’ailleurs que personne n’y voit à redire, ni les journalistes, ni les fédérations.
Enfin, en juillet dernier, la ministre annonce, en conclusion d’une journée sur l’Ehpad du futur, qu’une convention citoyenne se réunira pour… trouver un nouveau nom à l’Ehpad. Et puis pschitt. Il est vrai que comme personne ne croyait à cette annonce, personne ne s’est étonné cet automne qu’on n’en parle plus.
Franchement, ce serait au fond assez reposant pour tout le monde de limiter les promesses, les rodomontades, les effets d’annonce en se concentrant sur un seul objectif : en dire peu mais faire ce que l’on dit.
Luc Broussy
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