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2 juillet 2019

Promouvoir les nouvelles technologies en Ehpad

paru dans Le Journal du Médecin Coordonnateur

A la demande de la Filière Silver Economie, Marc Bourquin de la FHF et Jean-Pierre Aquino de la SFGG ont remis le 20 juin dernier un rapport sur les innovations technologiques et numériques en Ehpad et dans les services à domicile. A ce stade, ils proposent un “pack technologie” en Ehpad accompagné d’un forfait financé par l’Assurance Maladie.

La gérontechnologie serait-elle une des réponses au grand défi du vieillissement à venir de la société Française et à la nécessité de maintenir le plus longtemps possible l’autonomie des personnes âgées ? Pour la FHF et la SFGG, qui ont produit un rapport sur le sujet à la demande de Luc Broussy, président de France Silver Eco et pilote de la filière, sur « Les innovations numériques et technologiques en gérontologie », la réponse ne fait aucun doute. Les auteurs de ce document, présenté le 20 juin dernier, et qui sera remis au ministère des Solidarités et la Santé, formule dix préconisations dans cette optique. Tout d’abord, ils rappellent que le déploiement des nouvelles technologies ne menace pas l’emploi et au contraire en crée, tout en accroissant le lien social. De la même manière, l’âge n’est pas un frein à l’usage des technologies, sous réserve de certaines conditions. Les technologies peuvent ainsi servir de catalyseur pour promouvoir les capacités de la personne. Celles-ci peuvent contribuer à la qualité de vie des usagers, mais aussi des professionnels. Cependant, pour atteindre cet objectif, il convient de mettre en place un cercle vertueux entre les patients, les professionnels de santé, les chercheurs et enseignants, les industriels, start-up et les pouvoirs publics, tout en menant parallèlement une vaste réflexion éthique pour un usage régulé de toutes ces innovations qui doivent rester centrées sur le besoin humain.

Des investissements à prévoir

Plusieurs conditions doivent être réunies pour que la diffusion de ces nouveaux outils se réalise de la meilleure des manières. Tout d’abord, il est nécessaire d’intégrer leur évaluation dans un centre national de preuves : les pouvoirs publics devront afficher que seuls les dispositifs assortis d’un temps d’appropriation prévu par le fournisseur pourront faire l’objet d’une aide à l’investissement. Ensuite, la conduite du changement numérique suppose une appropriation collective. Dans cette optique, les auteurs du rapport recommandent la création d’un mi-temps de référent en technologie par Ehpad de 100 lits. Mais toute cette affaire ne sera pas gratuite et les pouvoirs publics devront se montrer à la hauteur de leurs ambitions. Actuellement, les moyens dégagés dans le cadre des conférences des financeurs (140 millions d’euros) restent insuffisants et ne concernent pas les établissements. Il semble donc nécessaire, au regard des besoins, d’élaborer un plan d’investissement de 3,5 milliards d’€ sur 10 ans subventionné à 50 % par des fonds publics à partir d’un « à valoir » sur les dépenses hospitalières et les frais liés à la dépendance. Reste à savoir le sort que réservera le gouvernement à toutes ces propositions dont la réalisation semble loin d’être insurmontable…


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