Le sens des priorités
Le paysage ministériel s’est clarifié depuis la nomination du gouvernement Borne II le 4 juillet dernier. S’il s’agit globalement de changement dans la continuité, certains ministères ont été remaniés plus que d’autres, parfois sur le fond, plus souvent sur le choix des personnes.
La Prévention vient compléter la Santé dans le ministère de l’ex-urgentiste François Braun. On ne va pas s’en plaindre étant donné les plaidoyers récurrents des acteurs du domicile, expliquant qu’investir dans le maintien à domicile et sa logique préventive permet au système de santé de réaliser d’importantes économies.
Mais c’est plus vers le ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées que nous attentions se focalisent. Le profil de Jean-Christophe Combe, à la fois politique et expert des solidarités via ses dernières fonctions de directeur général de la Croix-Rouge apparait rassurant. Ses premiers propos aussi, mais le principal reste à venir, notamment le contenu de sa feuille de route dont on ne connait que les grands items à ce stade.
« Construire la société du bien-vieillir » fera partie des politiques prioritaires. Plus clairement, le défi que se fixe le gouvernement est de faciliter le choix de vieillir à domicile d’une part, en adaptant les logements, en y apportant les services nécessaires et en luttant contre l’isolement, d’autre part, en modernisant les Ehpad, qui devront être des lieux de vie plus sûrs, mieux médicalisés et davantage dotés en personnel.
Il faudra patienter encore un peu pour plus de précisions. Mais disons-le clairement, les attentes du domicile sont majeures et le choix de société du bien vieillir s’y joue maintenant. Certes, il y aura encore besoin des Ehpad, mais, en particulier en prospective, il y aura surtout besoin d’une politique de maintien à domicile ambitieuse, correctement financée et rémunérée, couplant services de qualité, technologies maitrisées et logements adaptés.
Le temps est venu où les grandes intentions politiques doivent se traduire par des mesures fortes et des arbitrages clairs en faveur de l’aide à domicile. Or, l’effort financier a été bien plus important en direction des Ehpad dans le quinquennat précédent. Le sens des priorités est donc à revoir dès ce début de mandat. Rendez-vous dans quelques jours donc a pour des éclaircissements sur cette feuille de route et dans cinq semaines pour en débattre lors de nos assises, qui s’annoncent passionnantes.
Patrick Haddad
Rédacteur du Journal du Domicile
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