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12 mars 2021

Le monde d’après

paru dans Le Journal du Domicile

Au moment où la stratégie vaccinale commence enfin à accélérer, nous pouvons, nous devons, commencer à nous projeter dans le monde d’après. Si tout se passe bien -touchons du bois- dans deux mois, les premiers effets collectifs de la vaccination devraient se faire sentir pour un recul conséquent de l’épidémie à l’été.

C’est dans cette période charnière actuelle que demain se construit. D’abord en anticipant sur la « vie normale » qui va reprendre. On pense en particulier aux personnes âgées qu’il faudra accompagner à sortir de l’isolement et à retisser du lien social. On pense aussi aux jeunes en mal d’activités, de projets et de perspectives d’insertion socio-professionnelle. La crise et les élans de solidarité qu’elle a vu naître peuvent servir de révélateur de vocations solidaires et préparer de futures carrières dans les métiers du grand âge.

Préparer demain, c’est aussi penser les investissements nécessaires pour construire l’offre du futur, qui devra à bien des égards innover par rapport à celle d’aujourd’hui. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous consacrons notre dossier du mois à la présentation de trois innovations, parmi d’autres, qui ont retenu notre attention. L’offre de demain, c’est à la fois une réflexion collective sur la meilleure façon d’accompagner le vieillissement à venir dans tous les types de domicile et conformément aux souhaits des personnes, mais c’est également une multitude de petites innovations qui améliorent la vie des gens au quotidien, et dont il faut, pour les plus pertinentes d’entre elles, amplifier la portée.

Préparer demain, c’est enfin s’appuyer sur des bases solides et tirer le meilleur parti de tout le système d’accompagnement du vieillissement que notre pays a construit, et dont il faut reconnaître non seulement les insuffisances, mais également les vertus.  Comment dans cette réflexion, ne pas avoir une pensée pour Paulette Guinchard-Kunstler, militante du grand âge au parcours exemplaire, dont les mérites sont reconnus de tous ? Car c’est à cette ancienne ministre, députée et présidente de la CNSA que nous devons des réformes aussi majeures que l’APA, les CLIC et les Ehpad.

De cet héritage, il faut tirer le meilleur. Et il faudra le faire, disons-le clairement, et malheureusement, sans loi grand âge à court-terme, du moins pas dans ce quinquennat. Mais cela ne doit rien enlever ni à la combativité des acteurs du secteur, ni à leur capacité d’innovation, ni à l’optimisme raisonnable sur la probabilité qu’après une crise viendra nécessairement une période de reconstruction dans laquelle l’accompagnement du vieillissement aura toute sa place.

Patrick Haddad
Rédacteur du Journal du Domicile


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