Le dernier été
Il y a un an, nous pensions passer le premier et dernier été sous Covid, avec une sortie de crise sanitaire à la rentrée. Depuis, nous en sommes à la quatrième vague… Avec une bonne nouvelle, dont on ne soulignera jamais assez la chance qu’elle représente : la vaccination. L’innovation de l’ARN messager et la rapidité avec laquelle ces vaccins ont été mis au point sont uniques dans l’histoire.
Si chaque progrès a ses récalcitrants, face au virus, nous sommes tous dans le même bateau. Et il serait incompréhensible que les soignants ne donnent pas l’exemple. On peut regretter qu’il ait fallu en passer par la vaccination obligatoire, mais l’impératif sanitaire doit primer. Il reste donc aux soignants, dont les aides à domicile, un mois et demi pour se faire injecter deux doses. Maintenant que les vaccins sont présents en nombre suffisant et toujours gratuits, il n’y a plus aucun obstacle pour que tous les professionnels du secteur soient vaccinés et vite.
Il y a un an, nous pensions passer le dernier été sans une nouvelle loi fondamentale sur le vieillissement. La loi « Grand âge et autonomie » se profilait alors, en plus du 5ème risque naissant. Un an après, ce 5ème risque est resté balbutiant, la loi n’a pas été votée et même la perspective qu’elle le soit, à quelques mois de la fin du quinquennat, reste très hypothétique. Seules quelques grandes orientations d’un projet de loi « Générations solidaires » ont circulé. Nous les analysons pour vous dans cette newsletter.
Il ne s’est pas pour autant rien passé depuis l’été dernier. L’agrément de l’avenant 43 à la convention collective de la branche de l’aide à domicile a fait couler beaucoup d’encre et à l’aube de son entrée en vigueur, désormais confirmée, il entraine des évolutions en cascade : le tarif de la PCH a été revu à la hausse, de 0,38 € de l’heure pour s’établir à 18,15 €, bien peu pour un tarif jamais revalorisé. Mais les lignes ont bougé : +3,40 € de l’heure pour l’aide à la personne financée par la CNAV, est une augmentation bien plus significative, en attendant la mère des batailles : un tarif plancher national et décent pour l’APA.
En effet, seule la revalorisation tarifaire et équitable des financements principaux alloués au secteur (APA et PCH) permettra de le sortir de l’ornière dans laquelle il se trouve et de réaliser le virage domiciliaire tant attendu. Car soyons clair, il n’y aura pas de virage domiciliaire sans un investissement public significatif au profit de l’aide à domicile. Une évidence que nous rappellerons lors nos assises du 5 octobre, avec, et on les en remercie, l’ensemble des fédérations professionnelles partenaires et des experts qui éclaireront cette journée.
Dans cette dernière ligne droite du quinquennat, et donc à l’aube de la présidentielle et de ses programmes en concurrence, il est impératif de porter des propositions fortes pour, loi ou pas, poser les jalons de l’aide à domicile que nous souhaitons pour les cinq ans à venir. Dernier été avant que tout change pour de bon ?
Patrick Haddad
Rédacteur du Journal du Domicile
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