L’accueil de jour, couteau suisse face à la crise
Dans l’adversité, on apprend à travailler autrement et c’est parfois pour le meilleur. Preuve en est cette crise et les nombreuses initiatives qu’ont mis en œuvre les Ehpad. Parmi elles, certaines gagneraient d’ailleurs à être pérennisées… et connues. C’est justement l’objet de cette rubrique, que nous lançons avec le GH de Loos Haubourdin, qui a audacieusement fait évoluer son accueil de jour durant la crise.
Le 12 mars 2020, le Groupement Hospitalier de Loos Haubourdin décide de fermer son accueil de jour pour limiter les risques de propagation du virus mais également pour lutter contre l’absentéisme de ses équipes. Et ce, de plusieurs façons.
Agir doublement sur l’absentéisme
Face à la crise, tous cherchent à abattre les causes potentielles d’absentéisme, naturellement majoré dans ce contexte. Les difficultés de garde d’enfants étant un facteur prépondérant de mise à l’arrêt des professionnels et les solutions alternatives proposées localement n’étant pas toutes satisfaisantes, le groupement hospitalier décide de créer une garderie d’enfants du personnel au sein des locaux de l’accueil de jour fermé quelques jours plus tôt.
Du 17 mars au 4 juin, 26 enfants de 18 mois à 12 ans ont ainsi pu être accueillis et pris en charge par des assistantes maternelles professionnelles bénévoles, entre autres. Chaque jour, ce dispositif a donc permis à une dizaine de professionnels de l’Ehpad, souvent des mères isolées, de venir travailler… soit autant d’absentéisme évité.
La fermeture de l’accueil engendra également le redéploiement d’un puis deux professionnels au sein de l’EHPAD. Une démarche qui permit d’éviter un absentéisme à due proportion… et de consolider et rassurer les équipes confrontées à des prises en soins plus chronophages et des journées stressantes. Un cercle plutôt vertueux en ce temps de crise.
Un pas de l’Ehpad au domicile
Tout au long du confinement, le contact est néanmoins gardé avec les bénéficiaires de l’accueil de jour et leurs proches. La situation est d’ailleurs critique pour nombre d’entre eux : déclinaison des capacités motrices et cognitives, épuisement des aidants… Le GHLH décide alors de lancer dès le 11 mai un « accueil de jour itinérant » ou « accueil de jour à domicile ». Une diversification de l’activité bénéfique pour les usagers mais également pour les professionnels qui ont découvert l’environnement des personnes et ont pu mieux adapter le service offert.
Un mois plus tard, le département du Nord est passé au vert, le groupement a mis fin à la garde d’enfants… mais n’a pas arrêté pour autant son activité d’accueil de jour hybride. Des critères ont même été établis pour répartir les usagers entre « accueil sur site » et « accueil à domicile », ce dernier étant privilégié pour les personnes de retour d’hospitalisation, celles vivant seule avec des difficultés pour se préparer et arriver à l’heure, en perte de moral et/ou qui ont été « déconnectée » de l’accueil de jour ou encore en cas de suspicion de situations compliquées voire de maltraitances à domicile.
La crise aura permis certaines avancées, c’est certain. A Loos Haubourdin, n’aura-t-elle pas simplement donner aux équipes l’occasion et l’audace de faire un pas de plus vers ce que tous appellent de leur vœux : l’Ehpad à domicile ?
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