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18 octobre 2012

La lutte contre la douleur, aussi à domicile !

Les services de soins et d’aide à domicile sont des acteurs à part entière de la lutte contre la douleur chez les personnes âgées. Une évidence ? Pas vraiment. Jusqu’à présent, seules les institutions gériatriques ont été prises en compte dans les plans anti-douleur. La ministre de la Santé entend rectifier le tir.

 La journée mondiale de lutte contre la douleur, le 15 octobre, a été l’occasion pour Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, de visiter un service polyvalent d’aides et de soins à domicile (Spasad) d’UNA, dans le 12e arrondissement de Paris. Une occasion de donner un coup de projecteur sur l’action des professionnels des services à domicile – jusque là oubliée – dans la lutte contre la douleur des personnes âgées.

« Les trois précédents plans de lutte contre la douleur étaient concentrés sur l’hôpital. Il faut développer la prise en charge de la douleur à domicile », a souligné la ministre. Un constat déjà établi, en mars 2011, dans le rapport-bilan du Haut Conseil de la santé publique, sur le plan de lutte contre la douleur 2006-2010. « L’effort a été très centré sur les institutions gériatriques et très peu a été fait pour les personnes âgées vivant à domicile ; or 90 % des personnes de plus de 75 ans vivent à domicile et une personne sur deux se plaint de douleur », notaient les rapporteurs.

Evaluer, orienter, coordonner

Infirmière coordonnatrice, aide soignante, responsable de secteur… Tour à tour, les membres de l’équipe du Spasad d’UNA ont présenté les modalités de la gestion de la douleur dans leur intervention auprès des 90 personnes prises en charge. Une douleur aux multiples visages : la douleur liée à l’isolement social, la douleur qu’il faut gérer malgré les troubles du comportement de la personne âgée, ou encore la douleur de la fin de vie… Gilles Guillard, directeur de l’association UNA 12, a profité de la visite de la ministre pour souligner la nécessité de renforcer les services polyvalents avec un budget commun soins et aide, des plans d’aide suffisants prenant en compte toutes les phases de la perte d’autonomie sans discrimination d’âge.

Pour Marisol Touraine, « la lutte contre la douleur à domicile apparaît encore trop souvent comme un élément annexe dans la prise en charge. Elle doit devenir un réflexe des aidants comme des professionnels ». Elle souhaite, de fait, développer un programme d’actions en trois points. « Mieux évaluer : tous les aidants, tous les intervenants doivent être capables d’évaluer la douleur. Mieux orienter, grâce à un répertoire des structures qui forment à la douleur. Mieux coordonner, les aidants, l’hôpital, les structures à domicile ». Enfin, la ministre a assuré que la lutte contre la douleur sera une question évoquée dans le cadre de la réforme de la prise en charge de l’autonomie.

Marisol Touraine, ministre de la Santé et des Affaires sociales, au Spasad d'UNA, à Paris le 15 octobre.
© Nadia CRARADJI – EHPA Presse


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