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31 décembre 2018

La Bretagne, (Finis)terre d’Ehpad

La Bretagne est un condensé des problématiques territoriales liées au vieillissement. Dans les départements ruraux du Finistère et des Côtes d’Armor, la part des personnes âgées est forte mais leur nombre augmente faiblement. Un scénario inverse à celui des côtes morbihannaises, qui bénéficient de l’attraction du littoral. Enfin, l’Ille-et-Vilaine, où la part de personnes âgées est aujourd’hui assez faible, connaîtra bientôt une forte progression du nombre de seniors. Mais quelle que soit la politique publique à mettre en place, la région peut compter sur un taux d’équipement bien plus élevé que la moyenne



 


Terre catholique, la Bretagne n’est pas versé vers le lucre… C’est même la Région de France qui compte le plus faible taux d’Ehpad commerciaux (5%). Si le secteur public y est fortement représenté, la Bretagne est aussi le lieu d’implantation de nombreuses congrégations à commencer par la plus importante. C’est l’Ille-et-Vilaine qui a vu naître en effet Jeanne Jugan, fondatrice en l’an de grâce 1839 des Petites Sœurs des Pauvres, figure de proue des Ehpad congréganistes avec une quarantaine d’établissements en France. Son « siège » se trouve à St Pern, à mi-chemin entre Rennes et St Malo.

Quelques acteurs clés sur le terrain

Comment draguer en Ehpad ? C’est le thème rigolo qu’a choisi une bretonne au nom bien peu d’ici, Sophie Di Rosa, à la tête d’une petit groupe privé familial baptisé Kerdonis qu’elle gère avec son père, Mario, ex-directeur général de Domus Vi. Elle s’est donc mise en tête de tourner une web-série en Ehpad. Regardez ça en cliquant ici

Il a beau être sarthois d’origine, Claudy ­Lebreton porte bien son nom, lui qui fut président du Conseil général des Côtes d’Armor de 1997 à 2015 mais aussi et surtout président de l’Assemblée des Départements de France de 2004 à 2015. Il aura fait durant cette période de l’ADF un partenaire particulièrement impliqué sur les dossiers médico-sociaux.

 

Rennes fut une des toutes premières villes à rejoindre dès 2011 le Réseau Villes Amies des Aînés Sous l’impulsion de la dynamique Véra Briand, à la fois conseillère départementale et maire-adjointe de Rennes, Rennes multiplie les actions d’adaptation au vieillissement (habitat, mobilités, lien social…).


 

3 questions à OLIVIER DE CADEVILLE, directeur général de l’ARS Bretagne

Comment l’ARS Bretagne décline sa politique régionale en fonction des spécificités départementales ?
La politique d’évolution territoriale de l’offre est fondée sur un principe d’équilibre territorial, au regard des besoins actuels et de leur projection, notamment dans les zones littorales. Les perspectives les plus structurantes concernent les territoires de la côte sud de la Bretagne (Morbihan / Finistère sud) et de l’agglomération rennaise, où les évolutions démographiques sont les plus dynamiques. Mais à plus long terme, ces perspectives évolueront avec le vieillissement des populations, comme à Saint-Malo. Il faut pouvoir les anticiper. Ces estimations se font en lien avec les Conseils départementaux.

Quels sont les objectifs prioritaires fixés en direction des ­EHPAD pour les 2/3 ans à venir ?
Avec la démarche de contractualisation, les EHPAD sont invités à davantage coopérer entre eux et avec les autres acteurs des territoires, dans le cadre des filières gériatriques. Ces mutualisations doivent permettre de conforter l’offre médicale et paramédicale au sein de ces établissements, comme les infirmiers de nuit que la Bretagne avait expérimentés. L’ARS Bretagne accompagne la constitution de Groupement de coopération sociale et médico sociale pour les EHPAD qui souhaitent mutualiser certaines fonctions, comme les achats. A cette fin, les projets de télémédecine sont à développer car ils apportent une réelle valeur ajoutée par une meilleure surveillance sanitaire des personnes âgées, par une sécurisation des décisions des soignants. Ils doivent permettre de diminuer les transferts de personnes vers les établissements sanitaires toujours difficiles et parfois inutiles.

La transformation de l’offre doit aussi permettre de poursuivre sa diversification : hébergement temporaire et de répit, aujourd’hui encore mal connu et réparti de manière hétérogène. L’ARS Bretagne est aussi particulièrement volontariste sur le développement de l’hospitalisation à domicile en EHPAD.

À plus long terme, tout le monde évoque l’EHPAD de demain. Comment se dessine-t-il dans votre région ?
De manière pragmatique, par le soutien à certains projets de terrain ! A titre d’exemple, l’ARS Bretagne finance le projet d’un EHPAD souhaitant expérimenter une offre de services modulables à domicile (accompagnement social, de la dépendance, des soins, de la vie quotidienne…) autour d’un projet de vie individualisé reposant sur des prestations coordonnées (HAD, SSIAD, SAD, EHPAD…).

 


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