Front commun
Les SAAD ont été héroïques durant cette crise. Présents sur tous les fronts, surtout là où personne d’autre n’était en mesure d’aller : chez les personnes fragiles, chez les personnes isolées, chez les malades, pour gérer les retours d’hospitalisation libérant ainsi des lits pour les nouveaux contaminés.
Au cœur des cellules locales de crise veillant sur les personnes âgées, ils ont inventé de nouvelles solidarités entre SAAD et innové dans les méthodes de travail, en flux tendu, manœuvrant en continu au milieu des contraintes imposées par la période pour, coûte que coûte, ne laisser personne sur le bord du chemin.
Pour quelle contrepartie ? La principale évidemment : assurer jusqu’au bout sa mission d’intérêt général au service des plus fragiles. Mais quel soutien et quelle reconnaissance institutionnelle ? Alors qu’elles sont au front au même titre que les soignants, des équipements de protection individuels jusqu’à la prime aux salariés, les aides à domicile sont d’abord oubliées, puis réintégrées après-coup, en bout de chaîne. Ce qui a fait naître la formule suivante résumant le paradoxe de la période pour les SAAD : « les derniers de la première ligne ».
Mais cela a fait naître autre chose : un degré de coopération jamais atteint jusqu’alors, non seulement localement entre SAAD, mais également au niveau des fédérations d’employeurs les représentant, si bien qu’un véritable font commun est né de cette crise et rassemble l’ensemble des professionnels. Ils montrent ensemble à quel point le rôle de l’aide à domicile est aussi fondamental que sous-estimé et sous-reconnu, symboliquement et matériellement.
De là, apparaissent deux demandes fondamentales : un plan d’urgence dans l’immédiat et une réelle prise en compte de l’aide à domicile dans la loi Grand âge et autonomie dans la foulée. Deux sujets qui seront au cœur de notre prochain hors-série et de nos assises nationales des 24 et 25 septembre, dédiées aux enseignements à tirer de cette crise sur le court et le moyen terme. Avec la volonté de maintenir ce front commun qui, tout en assumant certaines différences d’appréciation, gagnerait à se constituer en front durable. L’aide à domicile est toujours là quand le pays a besoin d’elle, il est temps que la réciproque soit vraie.
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