Entretien : Philippe Colombat, responsable du pôle cancérologie au CHU de Tours
Responsable du pôle cancérologie au CHU de Tours, Philippe Colombat a été nommé, le 2 juillet dernier, président de l’Observatoire de la qualité de vie au travail des professionnels de santé. Il revient sur les missions de cette nouvelle institution et la nécessité de mener une réflexion collective sur le sujet.
Philippe Colombat : La première mission de l’Observatoire est de favoriser une meilleure connaissance de la qualité de vie au travail, en permettant aux professionnels qui s’intéressent à ce sujet, de pouvoir s’appuyer sur des documents utiles. Il peut s’agir de rapports officiels, de formations, de retours d’expériences, qu’elles soient positives ou négatives. Chacun des professionnels de santé, que ce soit des étudiants, des médecins qu’ils soient libéraux ou en établissements, doit pouvoir s’approprier ce très vaste sujet. La deuxième grande mission de l’Observatoire est d’émettre des recommandations opérationnelles. Il ne s’agit pas de produire une énième théorie sur ce thème, mais de proposer des éléments accessibles à tous pour avancer. Nous avons déjà mis en place plusieurs groupes de travail et entamé de nombreuses consultations avec les acteurs de terrain pour atteindre cet objectif. Celles-ci devraient se poursuivre tout au long de l’année. La qualité de vie au travail n’est pas une question qui peut être traitée hors sol et l’idée est bien de partir de ce qui existe pour arriver à proposer des orientations concrètes. La troisième mission que nous nous sommes fixée est d’organiser fin 2019 un colloque sur le sujet. Le but de celui-ci, qui pourrait ensuite se décliner en région, est de permettre de croiser les regards et les expériences.
La démarche participative au service de la QVT
Ce n’est sans doute pas un hasard si Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a confié à Philippe Colombat, la mission de présider l’Observatoire de la qualité de vie au travail. Mobilisé sur ce sujet depuis de nombreuses années, responsable du pôle cancérologie au CHU de Tours, il est considéré comme l’un des pères du management participatif. Ce modèle organisationnel a vu le jour en 1991 à l’initiative d’un groupe de soignants en hématologie regroupé au sein d’une association, le Groupe de réflexion sur l’accompagnement et les soins palliatifs en hématologie (GRASPH) devenu depuis l’Association francophone des soins oncologiques de supports (AFSOS). L’objectif était de proposer un modèle de fonctionnement des services qui puisse, en diminuant la souffrance des soignants, optimiser la qualité de prise en charge des patients et de leurs proches. Ce modèle est devenu obligatoire en 2004 dans tous les services de soins pour la prise en charge des patients en soins palliatifs. Selon Philippe Colombat, cette méthode est bel et bien applicable à l’ensemble des maladies chroniques et repose sur plusieurs composantes. Parmi celles-ci, il convient d’insister sur la mise en place des staffs pluri professionnels pour cerner les besoins du patient et proposer un projet personnalisé de santé (PPS) avec une grille d’évaluation ayant pour objectif une autonomisation et une responsabilisation des soignants. Une autre composante essentielle est de travailler en mode projet avec des groupes de travail pour discuter des propositions, des soutiens aux équipes de manière ponctuelle, notamment en situation de crise, et la mise en place de formations internes au service. |
-
Entretien : Corinne Michel, responsable du groupe de travail QVT à la DGCS
« Le médecin coordonnateur doit s’impliquer pour promouvoir la QVT. » - Redonner du sens au soin pour éviter les burnout
Pour lire l'intégralité de cet article,vous devez être abonné
au magazine Le Journal du Médecin Coordonnateur : |
||
Déjà abonné ? Connectez-vous | ||
|
||
|
Retour aux actualités