Entre feuille de route et fausse route, penser l’Ehpad de demain
Au cours du dernier congrès de la FNAQPA fin juin, Didier Sapy, son directeur général avait vertement critiqué la « feuille de route » rédigé par le Pr Claude Jeandel et Marc Bourquin sur la médicalisation des Ehpad. Il l’avait joliment qualifié de … « feuille de fausse route ». Il s’était également attaqué au rapport des professeurs Claude Jeandel et Olivier Guérin dans lequel il estimait qu’il « y a absolument tout ce qu'il ne faut pas faire ».On a voulu aller plus loin dans le débat avec deux protagonistes du secteur qui se connaissent et s’apprécient de longue date. Au-delà de la polémique, une vraie réflexion sur la légitimité même de l’Ehpad et les interrogations quant à son avenir. C’est parti !
Entretien croisé entre
Marc Bourquin, conseiller stratégique de la FHF
et Didier Sapy, directeur général de la FNAQPA
Le MMR : Didier Sapy, vous avez récemment déclaré que la feuille de route présentée en mars dernier de Claude Jeandel et Marc Bourquin était une « feuille de fausse route », et que le rapport Jeandel contenait « tout ce qu’il ne faut pas faire » pour le secteur des Ehpad. Qu’est-ce qui a provoqué cettre sortie tonitruante ?
Didier Sapy : J’ai en effet dit ce en quoi je crois. Pour moi, la feuille de route proposée par Bourquin et Jeandel continue de nous emmener dans une direction dont on a pourtant vu depuis 10 ou 20 ans qu’elle n’était pas la bonne. Mais sur le fond, nos points de vue ne sont pas si éloignés que ça. Je n’ai jamais nié l’indispensable présence du soin dans nos établissements. Je pense qu’il faut cependant replacer cette dimension comme un moyen au service d’un objectif et non pas comme un objectif en soi. L’erreur que l’on a faite dans les Ehpad depuis 20 ans, dont nous avons tous été complices, c’est d’aller dans cette course aux financements et aux GIR 1 et 2. Il y a eu des progrès indéniables : une professionnalisation des Ehpad, plus de moyens, plus de soignants. Mais on est allé trop loin dans cette direction, à l’image des ARS qui ne cessaient de nous rappeler que les GIR 5 et 6 n’avaient pas leur place en Ehpad, alors qu’aujourd’hui elles évoquent plutôt les GIR 3 et 4.
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