Enfin le dégel pour les services associatifs d’aide à domicile
À la surprise générale, le Gouvernement a annoncé mercredi 10 décembre la revalorisation de la valeur du point pour les services d’aide à domicile du secteur non-lucratif. Un véritable ballon d’oxygène pour les salariés du secteur. Les fédérations, elles, saluent l’application d’une de leurs revendications de longue date.
La nouvelle est tombée ce mercredi 10 décembre par voie de communiqué. Et les acteurs de l’aide à domicile ont dû se pincer pour vérifier qu’ils ne rêvaient pas en apprenant la hausse de la valeur du point qui n’avait pas évolué depuis avril 2009.
Cette annonce concerne tous les associations et organismes privés à but non lucratif regroupés par la BAD. La BAD, c’est le petit nom de la convention collective nationale de la branche de l’aide, de l’accompagnement, des soins et des services à domicile.
Et, comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, cette mesure est rétroactive à compter du 1er juillet 2014. Un véritable ballon d’oxygène pour les services d’aide à domicile qui réclament à corps et à cris une telle mesure depuis des années.
Pourtant, personne n’y croyait lorsque la commission nationale d’agrément du 7 octobre avait rendu un avis défavorable à l’augmentation de la valeur du point. Un avis confirmé quelques semaines plus tard par un arrêté du 30 octobre (publié au Journal Officiel du 6 novembre). Dans la foulée, les employeurs signaient un avenant réclamant cette hausse de 1% dès juillet 2014 lors de la commission mixte paritaire du 27 novembre. Contre toute attente, la ministre Marisol Touraine et sa secrétaire d’Etat Laurence Rossignol ont donc finalement décidé d’agréer cet avenant salarial.
« Cette mesure profitera aux 230 000 salariés de cette branche professionnelle, dont 97% sont des femmes, qui œuvrent au quotidien, y compris dans les territoires les plus isolés, pour accompagner à leur domicile les personnes fragilisées, en majorité des personnes âgées, qui souhaitent vivre chez elles le plus longtemps possible. », estime le ministère.
Difficile, pour le moment, d’avoir une idée précise de ce que cette augmentation représentera au niveau individuel. Pour compenser le coût auprès des départements, principaux financeurs de l’aide à domicile le Gouvernement a prévu de revaloriser le montant de l’APA aux conseils généraux à hauteur de 25 millions d’euros. Une mesure déjà présente dans le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement.
L’information n’avait pas filtré jusqu’à cette annonce surprise. Il est d’usage de prévenir en amont les protagonistes. Là, rien. Sans doute le Gouvernement espérait-il renforcer la portée de cette annonce inattendue… en l’annonçant par voie de presse. Coup de com’ réussi, donc, puisque les fédérations sont unanimement satisfaites de voir une de leurs principales revendications enfin acceptée.
Chacun se félicite de ce cadeau de Noël sur lequel personne ne comptait. L’atmosphère n’est donc clairement pas à la discorde. Pour autant, de nombreux combats restent à mener, comme la revalorisation des indemnités kilométriques qui n’ont pas bougé depuis 2008.
Si les fédérations professionnelles ne croient plus au Père Noel, elles peuvent au fil du temps se mettre à croire en Laurence Rossignol qui s’affirme au fur et à mesure comme « la ministre du Domicile ». Elle a d’ailleurs décidé de réunir mardi prochain, 17 décembre, avec l’ADF, le comité de suivi national de la refondation de l’aide à domicile. L’année n’est donc pas terminée.
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