Domicile et handicap : les conditions de l’accompagnement
Sous la houlette de l’enseigne de services à la personne Handéo, un comité national de réflexion vient de rendre ses préconisations pour améliorer la formation des intervenants qui accompagnent des personnes handicapées à leur domicile. Mais leur constat et leurs propositions valent, finalement, pour l’ensemble du secteur de l’aide à domicile.
Quelle formation pour les professionnels de l’intervention à domicile auprès des personnes en situation de handicap ? C’est la question que s’est posée le comité national de réflexion mis en place par Handéo et l’association Handi’dactique, et composé de 31 organisations (fédérations et réseaux d’aide à domicile, professionnels de la formation, Opca, universitaires, pouvoirs publics et personnes handicapées). Des auditions, une enquête de terrain, la construction d’un module de formation sur l’autonomie qui sera testé dès cette année dans trois régions, sont venues alimenter les réflexions (lire le rapport ici).
Au final, 18 propositions déclinées en quatre chapitres, qui si elles répondent à la commande d’Handéo et d’Handi’dactique, collent aussi tout à fait à ce qui serait bon pour le secteur de l’aide à domicile en général. Certes, quelques mesures sont clairement estampillées « handicap », comme cette proposition d’introduire, dans les formations, des modules sur les spécificités de l’accompagnement des personnes handicapées et sur l’environnement du handicap (comprendre l’esprit des lois de 2002 et 2005, les notions d’accessibilité ou de compensation, les aides techniques, etc.), celle de mieux former les encadrants à cette problématique, ou celle d’associer des formateurs handicapés.
Mais la majeure partie des préconisations feront écho à l’ensemble du secteur : mettre en place une « pédagogie adaptée » pour les intervenants (vidéos plutôt que supports papier, par exemple), sortir l’intervenant de son isolement (via la mise en place d’analyse des pratiques, la formation de coordinateurs/gestionnaire de cas, et en impliquant mieux les clients dans l’amélioration de la qualité des prestations), donner une meilleure image des métiers de l’aide (ah ! vaste chantier qui passe par la réduction du nombre de diplômes, l’amélioration des salaires et des qualification et une campagne de com’ grand public)… et mettre en face de tout cela « des financements à la hauteur des enjeux » (en favorisant les co-financements en matière de formation continue et en revoyant la structure du financement de la PCH pour y intégrer le financement d’actions collectives comme les groupes de parole ou les temps de coordination).
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