Des intentions aux actes
Alors que le grand débat national s’installe et succède à la grande consultation citoyenne sur le grand âge et l’autonomie, on peut se demander de quoi « grand » est-il le qualificatif ? De l’importance des sujets ? Certainement. De l’intérêt de passer par ce type de consultation ? Peut-être. Des moyens qui seront consacrés pour répondre aux besoins exprimés ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, à ce stade, aucun élément tangible n’est venu rassurer les professionnels du vieillissement, en particulier ceux de l’aide à domicile.
Au contraire, la faiblesse de l’augmentation des prix des SAAD permise pour 2019 (1,42%) est un facteur d’inquiétude supplémentaire, alors qu’il faudrait injecter près de 2 milliards d’euros selon certaines estimations, pour stabiliser économiquement le secteur. Une bouffée d’air d’autant plus nécessaire que l’aide à domicile peine à recruter, faute d’attractivité suffisante des emplois. Est-ce que pour autant, rien n’est possible sans marges de manœuvre financières nouvelles ? Non, d’ailleurs, il existe déjà une multitude de modèles et de pratiques dans les structures d’aide à domicile.
Ce mois-ci nous nous penchons sur un modèle managérial qui suscite un intérêt croissant, celui de l’entreprise autonome. Un atelier y était consacré lors de nos dernières assises nationales et il a rencontré un franc succès. Et pour cause, l’idée a de quoi séduire, puisqu’il s’agit d’être moins directif tout en étant plus efficace. Comment ce modèle fonctionne-t-il ? Et à quelles conditions ? Vous aurez quelques réponses dans l’interview – dossier du mois- consacrée à ce sujet, que nous allons suivre au long cours.
Une innovation parmi d’autres qui permet de moderniser progressivement l’aide à domicile, en attendant une réforme qui a toutes les chances d’aboutir en 2019, même si on ne sait toujours pas à quoi, ni surtout quelle place le domicile y occupera. Il est pourtant plébiscité une fois de plus, c’est un des résultats de la grande consultation, presque une victoire, même si elle n’est que symbolique à ce stade. Mais il faudra bien, sur ce sujet comme sur d’autres, se donner les moyens de concrétiser les souhaits des Français. 2019 devra de ce point de vue impérativement passer des intentions aux actes.
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