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4 janvier 2021

Campagne vaccinale : les Ehpad d’abord !

Après les masques, les tests, le confinement, le déconfinement, voici l’épisode « Vaccins ». Il ne s’agit pas cette fois de déplorer un quelconque retard puisque jamais un vaccin n’avait été trouvé puis mis sur le marché si vite. Mais il faut désormais parler pénurie de médecins, chaîne du froid et consentement.

Les masques ? Il y a eu polémique. Les tests ? Polémique encore. Alors on ne s’attendait pas à ce que les vaccins échappent à la règle dans un climat pollué par les « antivax » et les avis péremptoires des éditorialistes-piliers de bar. Pourtant dès le début Emmanuel Macron a pris deux décisions essentielles : non, le vaccin ne sera pas « obligatoire ». Et oui, le vaccin sera prioritaire pour les 700.000 résidents d’Ehpad, ceux qui ont tout au long de l’année payé le plus lourd tribut à la pandémie.

Dès le 14 décembre, par un courrier d’Olivier Véran et de Brigitte Bourguignon, les directeurs d’établissements sanitaires et médico-sociaux, ainsi que les médecins coordonnateurs, étaient appelés à « jouer un rôle majeur dans le déploiement de cette stratégie ». La bataille de la vaccination était donc lancée…

“Le déploiement de la vaccination s’annonce comme un joli casse-tête pour les équipes.”

Saisi par Olivier Véran sur « les enjeux éthiques d’une politique vaccinale contre le SARS-COV-2 », le Conseil Consultatif National d’Ethique a rendu son avis le 18 décembre. Trois jours avant que le Vaccin de Pfizer et BioNTech décroche l’homologation européenne de mise sur le marché par l’Agence européenne du médicament, l’avis souligne que la vaccination des résidents d’Ehpad « éviterait le développement de formes graves et sauverait donc des vies, en l’absence d’alternative thérapeutique ». Et évidemment – impact non négligeable – permettrait le possible retour des échanges amicaux et familiaux en établissements.

Un casse-tête organisationnel en perspective

Mener une telle campagne, après une année 2020 où les équipes ont été profondément éprouvées, constitue donc un nouveau défi pour les établissements. La question du personnel médical capable de réaliser ces vaccins se pose déjà. Les Agences Régionales de Santé commencent déjà à étudier cette problématique établissement par établissement afin le cas échéant d’organiser un renfort extérieur par la médecine de ville.

Le vaccin de Pfizer et BioNTech pose par ailleurs de nombreuses contraintes logistiques et organisationnelles : injection dans les 5 jours qui suivent la décongélation, programmation de deux injections à 21 jours d’intervalle… Le déploiement de la vaccination s’annonce donc comme un joli casse-tête pour les équipes et devrait bien occuper les deux premiers mois de 2021.

Le dilemme du consentement en Ehpad

Sur le sujet très attendu du consentement, le CCNE a affirmé qu’il convenait de « s’interroger sur la part de liberté » qui est laissée aux personnes âgées qui conservent « leur droit à refuser de se faire vacciner ». En ce qui concerne les résidents qui ne seraient pas en mesure d’exprimer leur choix : un « choix devrait être opéré […] à partir de l’avis exprimé par la personne de confiance, ou par la famille ».

Enfin, le CCNE propose que « chaque établissement organise, dans un climat de confiance et de transparence, un temps d’information et de dialogue à destination de l’ensemble des usagers et des tiers » mais également qu’ils se dotent « d’un protocole d’information de l’usager ou du tiers qui le représente, afin d’octroyer au personnel soignant un temps d’échange nécessaire pour l’élaboration d’un choix ».

A la sortie du Conseil des ministres du 21 décembre, Gabriel Attal annonçait la réalisation d’un « guide de bonnes pratiques » dans un horizon de 24/48h. Zut ! juste au moment du bouclage du Mensuel des Maisons de Retraite

Nassim Larfa


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