
Après la crise ?
Le virus recule… du moins momentanément. Au moment où certaines régions du globe se reconfinent, nous ne sommes pas à l’abri d’une seconde vague. Mais avons-vous tiré tous les enseignements de la première ? Pas sûr.
Certes des solidarités nouvelles se sont créées, non seulement entre SAAD mais bien au-delà. De ces bonnes pratiques, il faudra capitaliser l’essentiel : la coopération, la fluidité, le sens du service aux personnes âgées. Il faut aussi souligner et nous le faisons dans ces colonnes, le maintien des financements APA par les Conseils départementaux, désormais sécurisés par décret. Malgré le manque d’anticipation de cette crise, les pouvoirs publics ont été au rendez-vous sur l’essentiel.
Avec évidemment et malheureusement ce sempiternel bémol concernant l’aide à domicile : le manque de considération structurel, devenu critique en état d’urgence sanitaire. A l’heure où nous écrivons ces lignes, la question de la prime Covid pourtant due à tous les salariés du front reste floue quant à ses modalités d’application dans l’aide à domicile.
La crise aura toutefois eu cet effet bénéfique de remettre sur le devant de la scène toute une série d’invisibles et par conséquent, la prise de conscience de la nécessité de leur revalorisation. Rapport Bonnel-Ruffin, mission de préfiguration du 5ème risque, préparation de la loi grand âge et autonomie, arrivée d’une ministre déléguée à l’autonomie, au moins le moment n’est pas morne, il est charnière, et l’aide à domicile ne peut évidemment pas laisser passer cette fenêtre de tir.
L’union politique entre tous les acteurs du secteur alliée à la conception fine des solutions techniques permettant de sortir le secteur de l’ornière, devront emporter la conviction du gouvernement et du législateur sur l’effort considérable mais – Ô combien – légitime à réaliser : du plan d’urgence au financement courant. L’aide à domicile, de la crise sanitaire au développement durable, sera en quelque sorte le véritable fil conducteur de nos assises des 24 et 25 septembre, auxquelles nous vous attendons nombreux.
Des assises que notre hors-série papier qui paraitra début septembre permettra de préparer assidument. En attendant, nous continuerons de vous informer de l’essentiel cet été. Un été que nous vous souhaitons sain et apaisant, avant une rentrée forcément mouvementée.
Patrick Haddad
Rédacteur du Journal du Domicile
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