
Anne-Marie Armanteras de Saxcé
devient Conseillère « personnes âgées » à l’Elysée
Une pragmatique à l’Elysée. Mais surtout une femme dont l’expérience de terrain constituera un gage de crédibilité pour les professionnels.
Drôle de fonction que celle de conseillère en charge des personnes âgées à l’Elysée… De l’extérieur, on a l’impression que, dans un système aussi vertical que la Vème République, tout se décide là. Tout là-haut.
La réalité est un peu différente. Car en matière de conduite des politiques publiques, c’est tout de même à Matignon que les choses sérieuses se gèrent au quotidien. C’est là que les projets de loi que prépare le Cabinet du Ministre de la Santé s’arbitrent et se finalisent. De surcroît, la conseillère santé-social occupe au sein même de l’organisation élyséenne une place importante mais périphérique. Pas le genre de Conseillère à croiser le Président tous les jours, privilège partagé par quelques personnes seulement. Pour autant, la « Mme Personnes Âgées » à l’Elysée est une personne que toute organisation professionnelle veut voir et rencontrer. Car elle joue un double rôle : recueillir les avis des organisations professionnelles pour « sentir » le pouls de l’opinion ; et donner à ces dernières les grands principes qui guident l’action du Chef de l’Etat. C’est aussi souvent à elle qu’on remonte quand on n’est pas content des décisions ou des projets du Ministre ou de Matignon.
Du terrain à la DGOS
Un rôle qui devrait aller comme un gant à Anne-Marie Armanteras de Saxcé nommée fin février en remplacement de Marie Fontanel (IGAS) qui occupait ce poste depuis 2 ans et demi. Car cette diplômée de l’Ecole Nationale de la Santé Publique (promo 1982) a, en près de 40 ans de carrière, connu toute une série de responsabilités. D’abord dans le secteur hospitalier où elle assuma des fonctions de direction successivement au CHU Henri Mondor à Créteil, au Groupement Hospitalier Bichat-Claude Bernard ou encore à la Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild. Ensuite dans le secteur des fédérations professionnelles puisqu’elle fut la déléguée régionale de la FEHAP en Ile-de-France entre 2011 et 2013. Avant de poursuivre brillamment sa carrière administrative à travers deux fonctions successives : directrice du pôle « Etablissements de Santé » à l’ARS Ile-de-France auprès de Claude Evin et, sorte de Graal administratif – directrice générale de l’Offre de Soins au Ministère de la Santé
Depuis quelques mois, elle officiait comme présidente de la Commission sociale et médico-sociale de la Haute Autorité de Santé chargée de construire le nouveau référentiel d’évaluation pour les Ehpad (cf. son interview dans notre précédent numéro). Elle avait aussi participé aux travaux de la Commission Libault.
De la HAS à l’Elysée
Bref : ce n’est pas elle qu’on pourra soupçonner d’être déconnectée des réalités de terrain… Pragmatique, connaissant aussi bien les établissements que l’administration, sa nomination à l’Elysée a été saluée par tous de façon assez enthousiaste. Elle aura toutefois fort à faire pour accélérer le processus de décision autour de la loi Grand Âge et surtout ensuite à ferrailler avec les technos de Bercy et Matignon pour donner à ce projet de loi l’ambition financière minimale qu’on est en droit d’attendre.
Retour aux actualités