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30 mars 2018

Actus dom’ – Data dom’ – C’est dit

paru dans Le Journal du Domicile

Les news de mars 2018 analysées par nos soins

ACTUS DOM’

Le recrutement bat son plein

Le recrutement est bel et bien au cœur de toutes les préoccupations. Dans leur stratégie de développement, tous les grands acteurs considèrent désormais qu’avant même de trouver de nouvelles personnes âgées à accompagner, dont la démographie assure une croissance mécanique, il faut trouver des salariés en mesure de réaliser le travail. Tandis que les plateformes et autres structures mandataires digitalisées, tels Ouihelp ou Oxilia, rivalisent d’applications, d’algorithmes et de création de communautés virtuelles, les grands opérateurs eux, multiplient les campagnes de recrutement. Les petits SAAD ne sont d’ailleurs pas en reste, mais agissent dans la proximité et sont donc moins visibles au niveau national.

Parmi les grands acteurs, le collectif USB regroupant les 4 fédérations associatives (ADMR, Adessadomicile, UNA, FNAAFP/CSF) a lancé l’opération « Mettons du cœur à l’emploi » en mai dernier. Elle est depuis pérennisée sous forme de site internet relayé sur les réseaux sociaux, avec plusieurs milliers de postes à pourvoir tout au long de l’année au sein de la multitude d’associations adhérentes aux fédérations initiatrices de la démarche. Adhap Services a de son côté investi dans une campagne radio début mars (Chérie FM, NRJ, Virgin Radio) et annonce plus de 4500 postes en 2018. O2, qui figure chaque année parmi les premiers recruteurs tous secteurs confondus, annonce exactement le même chiffre sur la page d’accueil de son site internet.

Un mouvement quasi-généralisé donc, qui confirme le rebond du secteur et met en exergue une fois de plus la variable clé qui permettra de passer du rebond au développement durable : la ressource humaine. Point de vigilance tout de même sur les annonces quantitatives de création d’emplois : les grands nombres peuvent cacher un effet turnover, connu également sous le nom d’« effet McDo » : moins on fidélise ses salariés, plus on a besoin d’embaucher, principe évidemment peu compatible avec l’indispensable poursuite de la professionnalisation du secteur.

Le cri d’alarme des fédérations de l’aide et des soins à domicile

Suite à la conférence salariale du 23 février dernier, les fédérations associatives d’aide et de soins à domicile ont déploré « la dégradation continuelle des conditions de travail des salariés et des associations ». Les constats dressés sont pour le moins alarmistes, à commencer par les rémunérations pour lesquelles le communiqué des fédérations rappelle que les neuf premiers niveaux de la catégorie A et les huit premiers niveaux de la catégorie B de la grille salariale conventionnelle sont sous le Smic au 1er janvier 2018, ce qui signifie que « plus de la moitié des salariés de la branche de l’aide à domicile ne peuvent espérer voir leur rémunération, passer au-dessus du SMIC avant de longues années ». Quant à l’avenant signé en 2017 par les représentants des employeurs de la branche et qui prévoyait une augmentation de 0,44% de la valeur du point, soit 4,3€ net pour un salarié au Smic, il a tout simplement été rejeté par la commission nationale d’agrément des accords collectifs de travail.

Une problématique lourde pour les structures associatives et plus généralement pour l’attractivité des métiers avec des incidences à craindre sur le développement du secteur. Du coup, les fédérations associatives ont engagé des négociations sur « la révision des classifications et du système de rémunérations en vigueur dans la branche ». Dans le même état d’esprit, mais de façon plus avancée cette fois, elles ont aussi signé un accord sur la prise en charge des frais et temps de déplacement des salariés d’intervention, qui doit « favoriser la prise en charge d’une assiette plus large des déplacements ». Un texte soumis à une double attente : l’agrément du ministère et la garantie des financements alloués aux structures pour assumer le coût de la mesure. Or, aucun signe de financement supplémentaire n’a été donné par les pouvoirs publics ni pour cette mesure, ni pour celle relative aux rémunérations, ni globalement d’ailleurs pour attribuer plus de moyens au secteur de l’aide à domicile.

Vers la simplification des démarches qualité ?

Nous l’exposions le mois dernier, le double système qualité, évaluation d’un côté, certification de l’autre, perdure pour les SAAD malgré le décret de mai 2017 actant le principe d’équivalence des référentiels d’évaluation et de certification. Mais comme les arrêtés d’équivalence ne sont pas encore parus, le problème demeure. Certaines fédérations ont demandé le report des délais d’évaluation externe, car un grand nombre de SAAD, pour des raisons calendaires, doivent produire leurs rapports en 2018. Elles ont été à ce stade entendues par la DGCS, qui a adressé une instruction aux Conseils départementaux le 8 mars dernier pour leur suggérer vis-à-vis des SAAD, de différer la demande de remise du rapport d’évaluation externe.

L’instruction signée Jean-Philippe Vinquant explique également que « le délai nécessaire à l’examen des demandes de reconnaissance de correspondance complète entre les référentiels de certification des SAAD et le cahier des charges de l’évaluation externe prévu à l’annexe 3-10 du CASF ne permettra la publication des arrêtés de reconnaissance d’équivalence qu’au début du mois de mai 2018. » Une suggestion de report qui est donc accompagnée d’une perspective de court terme : la publication apparemment imminente des arrêtés d’équivalence.

La Fédésap, particulièrement active sur ce dossier « se réjouit de la prise en compte de la situation des structures d’aide à domicile mais regrette que ce différé de transmission des rapports d’évaluations externes ne soit pas juridiquement sécurisé par la prise d’un arrêté », certes, mais si les arrêtés d’équivalence ne tardent effectivement pas à paraitre, en attendant, l’instruction DGCS est un argument officiel qui doit pouvoir peser suffisamment pour que les SAAD certifiés négocient avec leur CD la date de remise de leur rapport d’évaluation externe.

 


Data dom’

le chiffre du mois :

C’est selon une étude d’Ogust, la proportion d’entreprises de services à la personne qui pensent que la vente des services en ligne se généralisera d’ici trois ans. Ce qui laisse donc supposer qu’elles vont s’y préparer, avec pour conséquence l’augmentation des ventes en ligne. Quand la convergence des croyances des entrepreneurs s’ajoute à la poussée technologique et aux changements des usages, c’est que la révolution est proche.

 


C’est dit
« Nos vieux d’aujourd’hui sont propulsés à la force de la lumière dans un monde supersonique. Mais pour Roger, pas question de se faire distancer. Il a soif de nous, de ce monde et pour ne pas vivre en noir et blanc, il s’est équipé d’un Iphone. Mieux encore, il a une adresse mail, internet et, cerise sur la techno, il est sur les réseaux sociaux ! Il ne loupe pas une occasion d’être connecté à la vie d’aujourd’hui. »

Dafna Mouchenik, fondatrice de Logivitae dans « Derrière vos portes », paru ce mois-ci aux éditions Michalon.

A partir de son expérience personnelle et professionnelle, Dafna Mouchenik relate une série de tranches de vie qui font le quotidien de l’aide à domicile et montre la richesse d’un métier qui conjugue tous les paradoxes, l’amour et la mort, la solitude et le courage ou encore la pauvreté et l’innovation. L’ensemble est abordé avec une sensibilité qui ne laissera pas indifférent le lecteur, qui retrouvera des situations familières ou reconnaitra sûrement un proche parmi tous les personnages que le livre dépeint avec esprit et avec bienveillance.

 


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