
Actus dom’ – Data dom’ – C’est dit
Les news de Décembre 2021 analysées par nos soins
Le Synerpa Domicile change de présidence
L’information a été diffusée publiquement le 9 décembre lors du Grand Zapping du Synerpa et officialisée en assemblée générale le 14. La branche domicile du syndicat est désormais présidée par Nicolas Hurtiger, et non plus par Dafna Mouchenik, présidente sortante en exercice depuis mai 2019, emblématique dirigeante de la PME Logivitae et auteur de deux ouvrages remarqués sur le secteur. Cette dernière a simplement indiqué ne plus vouloir se représenter mais rester active au bureau du syndicat.
Nicolas Hurtiger, cofondateur en 2007 de l’enseigne d’aide à domicile Sénior Compagnie puis du groupe Zéphyr et jusqu’alors Vice-Président du Synerpa domicile, a de son côté rappelé sa fierté de succéder à Dafna Mouchenik et déclaré vouloir « bâtir un modèle économique viable via la consolidation du tarif plancher de référence de 22 euros accompagné d’un forfait qualité de 3 euros, contribuer à la préfiguration des services autonomie et permettre la médicalisation des services d’aide à domicile ». Au-delà des différences de personnalités et de parcours, le changement devrait donc se faire dans la continuité.
Le message préventif de la Cour des comptes
Ce n’est pas tous les jours que la Cour des comptes s’intéresse au vieillissement de la population. Et le fait qu’elle ne s’y intéresse pas principalement sous un austère angle comptable, est encore plus rare. Le titre du rapport paru le 25 novembre est sobre et explicite : « La prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées. Construire une priorité partagée ». L’accélération du vieillissement et l’aspiration à vivre le plus longtemps possible, en autonomie, à domicile, y sont soulignées comme des postulats de base. L’épineux problème des chutes, causant 10 000 décès par an de personnes de 65 ans et plus, y est nécessairement rappelé.
Mais ce sont les éléments de blocage, en premier lieu la dispersion des acteurs et leurs interventions souvent concurrentes, qui font l’objet d’une attention particulière et nourrissent la réflexion sur les pistes d’amélioration de l’efficacité des politiques dédiées à la prévention, dont le montant global est estimé par la Cour à 1,5 milliards d’euros. Six recommandations en découlent. L’amplification de l’adaptation et la simplification des aides et des procédures ; la définition d’un objectif ambitieux de santé publique de réduction des chutes, dont le suivi serait confié aux ARS ; l’encouragement des professionnels de santé à agir pour la prévention via des incitations financières ; la construction c’une offre graduée de prévention que les départements seraient chargés de mettre en œuvre ; la modulation des crédits versés par la CNSA aux départements en fonction de l’atteinte d’objectifs clairs ; le renforcement de la CNSA dans son rôle de pilote de la prévention, via l’affectation de moyens supplémentaires, au besoin depuis les caisses nationales de sécurité sociale.
Ce rapport constitue une contribution supplémentaire et de poids au débat, pour affirmer que la prévention doit être érigée en grande cause nationale. Rappelons que les SAAD apparaissent aujourd’hui comme les acteurs incontournables pour y agir de façon concrète, efficace et dans la proximité.
Pour lire le rapport complet :
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-prevention-de-la-perte-dautonomie-des-personnes-agees
De nouveaux territoires innovants séniors
Les dispositifs gouvernementaux en faveur de la politique du grand âge se multiplient en cette fin de quinquennat. Cette fois-ci, ce sont les collectivités locales qui sont appelées à candidater au « Fond d’appui pour des territoires innovants séniors ». Lancé le 7 décembre par le Ministère chargé de l’autonomie, la CNSA et le Réseau francophone des villes amies des ainés, le fond sera doté de 8 millions d’euros dédiés à « la création d’environnements bâtis et sociaux plus adaptés à l’avancée en âge, dans une perspective intergénérationnelle ».
500 000 euros serviront aux états des lieux et autres démarches participatives intergénérationnelles, tandis que l’essentiel, les 7,5 millions restants, seront tournés vers l’action et les projets autour de six thématiques : « solidarité intergénérationnelle ; inclusion des aînés dans la société et citoyenneté ; participation et expertise d’usage des aînés ; connaissances et savoirs des aînés ; des environnements bâtis plus adaptés à l’avancée en âge ; défi démographique, défi écologique : penser l’avenir ensemble. »
Si la critique adressée au gouvernement dans la dernière ligne droite des élections présidentielles, rapidement résumée en « des millions comme s’il en pleuvait », vient assez spontanément à l’esprit, les professionnels du vieillissement peuvent difficilement se plaindre de ce nouveau coup de boost visant à rendre les territoires mieux adaptés au grand âge. Rendez-vous donc dans quelques mois pour analyser les premières initiatives retenues.
100 €
C’est le montant de l’indemnité inflation décidée par le gouvernement afin de soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Le décret d’application parue le 12 décembre au Journal Officiel en précise les modalités de versement, qui passeront la plupart du temps par les employeurs, y compris ceux du secteur de l’aide à domicile.
Le flash info juridique de la Fedesap fournit toutes les informations pratiques :
https://www.fedesap.org/flash-info-juridique-decret-relatif-aux-modalites-de-versement-de-lindemnite-inflation-publie-au-jo-du-12-12-2021/
« A l’origine, il y avait une prophétie et il y avait un Roi ; et la prophétie dit au Roi que la terre lui donnerait le pouvoir absolu mais réclamerait, en échange, les cendres des vieillards, ce que le Roi accepta ; il se mit aussitôt à brûler les aînés de son royaume, avant de disperser leurs restes autour de son palais où, bientôt, poussa une forêt, qu’on appela le labyrinthe de l’inhumain ».
Mohamed Mbougar Sarr, La plus secrète mémoire des hommes, éditions Philippe Rey, prix Goncourt 2021.
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