Actus dom’ – Data dom’ – C’est dit
Les news d'Octobre 2021 analysées par nos soins
Up égal MC2
Up Cityzen et Medisys, deux éditeurs français parmi les plus présents sur le marché du progiciel des SAAD ont fusionné en cette rentrée et créé Arche MC2. Partenaires de longue date du Journal du Domicile, les deux entités à travers leur nouvelle marque étaient au rendez-vous de nos dernières assises. Si leur gamme de produits s’adresse plus largement au secteur social et medico-social, le pôle Arche MC2 Domicile sera dédié plus spécifiquement à l’aide à domicile et aux services à la personne.
L’entité fusionnée emploie à l’heure actuelle 450 personnes et entend recruter davantage pour assurer son développement. Une fusion qui ne s’accompagne donc pas, fait assez rare pour être souligné, par une réduction d’effectifs, mais au contraire par des embauches. Elle s’inscrit plus généralement dans le mouvement de concentration des acteurs du domicile, bien entamé depuis dix ans au niveau des SAAD, plus récente sur les fonctions supports, mais qui pourrait bien constituer un mouvement structurel.
L’APA en arrière
De façon contre-intuitive, les résultats d’une étude publiée par la Drees montrent que la proportion de personnes âgées ayant recours à l’APA a eu tendance à diminuer dans certaines tranches d’âge entre 2010 et 2019, traduisant selon la Drees une amélioration progressive de l’état de santé de la population âgée. A domicile, la baisse la plus forte se situe parmi les 75 à 79 ans en GIR 1 à 4. Elle diminue de 21% alors qu’elle a nettement moins baissé sur la tranche d’âge précédente, 60-74 ans, qui enregistre elle un recul de – 2% sur la même période. Cette évolution pourrait correspondre selon la Drees à une entrée plus tardive dans la dépendance.
La « durée de vie dans l’APA », c’est-à-dire le temps passé en étant bénéficiaire de l’APA, a également diminué sur la même période, le plus fortement à domicile : -4,5%. Là encore, c’est l’amélioration de l’autonomie à un âge donné qui permettrait d’expliquer cette évolution. Cela ne signifie toutefois pas que le nombre total de bénéficiaires de l’APA diminue, mais qu’il progresse plus lentement que la démographie des personnes âgées. Un constat qui n’est pas sans impact sur la prospective de prise en charge du grand âge. Le modèle Livia pour « Lieux de vie et autonomie », de la Drees et l’Insee, pourrait ainsi voir ses projections d’augmentation du nombre de bénéficiaires à la baisse : + 71 000 personnes au lieu d’une fourchette comprise dans les estimations réalisés jusqu’alors entre 113 000 à 215 000 personnes.
22 euros, heureux ?
La fixation d’un tarif plancher pour l’APA est, redisons-le, une excellente chose. Le fait que ce plancher soit fixé à 22€ de l’heure pour l’APA et la PCH, est assurément un progrès. Suffisant aux yeux de tous les professionnels ? Pas vraiment. La critique principale est liée au mécanisme des 3 € complémentaires et facultatifs, alors que chacun s’accorde à dire que les 25€ sont grosso modo le coût réel d’une heure de service et devraient donc constituer le tarif socle.
Il n’en fallait pas plus pour que les fédérations d’entreprises s’engouffrent dans la brèche et réclament donc, comme la Fedesap dans un communiqué de presse du 22 octobre, que le tarif plancher soit fixé à 25€ « pour revaloriser de manière significative les salariés du privé, il convient donc, pour rendre le coût de ces services supportables, que le gouvernement mette en œuvre pour les personnes fragiles un tarif national plancher de prise en charge APA / PCH à hauteur de 25 euros ». Ce montant permettrait, en suivant l’argumentation de la Fedesap, d’entamer des négociations salariales susceptibles d’aboutir au même niveau de revalorisation que dans les associations via l’avenant 43.
Mais le secteur associatif a lui aussi quelques critiques à formuler à ce tarif de 22€. Marie-Reine Tillon, la présidente de l’UNA, juge par exemple que « fixer un tarif national inférieur au coût réel équivaut à valider légalement la sous-tarification des SAAD » dans une tribune publiée le 22 octobre dans Actualités sociales hebdomadaires. Elle pointe également le fait que les services non habilités pourront facturer du reste à charge, ce que les habilités ne pourront pas faire. Elle propose par conséquent de passer le tarif socle à 25€ uniquement pour les habilités, en clair les associations… Bref, la bataille des 22€ étant gagnée, celle des 25€ peut commencer !
2 millions
C’est le nombre de personnes qui se sont faites administrées une 3ème dose de vaccin en France au 19 octobre, sur les 6 millions de personnes éligibles (essentiellement des personnes âgées de plus de 65 ans), soit à peine 33% d’entre-elles, alors que plus de deux-tiers des Français ont reçu deux doses. Ce rappel a été préconisé par la Haute Autorité de santé le 24 août dernier. Si la campagne pour cette troisième dose ne décolle pas, il pourrait devenir obligatoire pour bénéficier du Passe sanitaire. Les députés planchent actuellement sur cette disposition dans le cadre controversé de la prolongation du passe. La campagne vaccinale de 3ème dose pourrait, elle, probablement s’appuyer davantage sur les professionnels de santé au contact des personnes âgées.
« J’entends votre demande de permettre aux services à domicile de devenir aussi des centres de ressources, je peux vous le dire aujourd’hui : oui, nous nous engageons à ce que cette nouvelle mission des Ehpad soit aussi ouverte pour les services à domicile ».
Brigitte Bourguignon, le 5 octobre dernier lors de nos Assises nationales de l’aide à domicile
L’étude d’impact du PLFSS a précisé quelques jours plus tard que la nouvelle mission de Centre de ressources territorial pourrait démarrer en 2022 à raison d’un établissement par département, pour un financement global de 16 millions d’euros. A vos marques….
- Édito : La dynamique est enclenchée
- Rendre sexy les métiers de l’aide à domicile : mission impossible ?
Retour aux actualités