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Les news d'Avril 2021 analysées par nos soins
Un département précurseur
Deux semaines avant la validation de l’avenant 43 à la CCN BAD, le Conseil départemental du Maine-et-Loire s’est positionné en faveur de la revalorisation salariale dans l’aide à domicile, en s’engageant à investir 1,5 million d’euros par an pendant cinq ans. Par quel mécanisme et pour qui ? Par CPOM, nouvelle mouture du 18 mars, pour contractualiser avec les quatre principales associations du département : l’AAFP, l’ADMR, Anjou accompagnement et Viexidom.
Des dotations qui vont permettre selon le Conseil départemental d’augmenter de 10% la masse salariale consacrée aux intervenants. Mais ce mécanisme laisse pour l’instant de côté les SAAD non signataires du CPOM, avec lesquels le Conseil départemental s’est toutefois engagé à discuter. Au moment où l’agrément de l’avenant 43 provoque la satisfaction des associations mais le courroux des entreprises, la préfiguration mise en œuvre par le Maine-et-Loire, qu’il faut saluer, serait totalement vertueuse si elle proposait une solution globale de revalorisation salariale quel que soit le statut de l’organisme prestataire.
Arpavie reprend Familia
On connaissait les récentes vagues de reprise de réseaux d’aide à domicile par des grands groupes privés d’Ehpad : Orpea avec Adhap et Domidom, Colisée avec Bien à la maison et Nouvel Horizon, devenus Onela, et Korian avec Petits-fils. Nous avons désormais ce même mouvement au sein du monde associatif. C’est ainsi que le groupe Arpavie, issu en 2016 de la fusion de 3 associations, AREFO, AREPA et ARPAD, toujours porté par ses membres fondateurs (la Caisse des Dépôts et Action Logement) et gestionnaire de 126 établissements : EHPAD, SSIAD, Résidences autonomie et Résidences services, se lance à son tour dans l’aide à domicile.
Arpavie a jeté son dévolu sur l’association francilienne Familia. Créée en 2003, cette dernière a atteint les seuils de 180.000 heures réalisées annuellement sur trois départements (Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise et Yvelines), 200 personnes employées et 3,7 millions d’euros de chiffres d’affaires. Rebaptisée Arpavie@dom, cette nouvelle acquisition permet au groupe de couvrir désormais tout le parcours de la personne âgée. Et ce n’est qu’un début, puisqu’Arpavie compte développer son offre d’aide à domicile dans toute la Région Ile-de-France et en multiplier le volume d’activité par trois en trois ans.
La fin des Ehpad ?
« Bien vieillir chez soi, c’est possible aussi ! », le titre du rapport d’information déposé le 17 mars dernier par les sénateurs Bernard Bonne et Michelle Meunier au nom de la commission des affaires sociales, laissait déjà peu d’ambigüité quant à son orientation générale. Mais le rapport va plus loin et propose tout simplement de mettre fin à court-terme à toute construction d’Ehpad.
Un véritable pavé dans la mare donc, par ailleurs accompagné de considérations stratégiques de bon sens, inspirées pour la plupart du modèle Danois : mettre l’accent sur la prévention de la perte d’autonomie, systématiser les visites à domicile à partir de 75 ans, élargir le champ d’action politique au-delà du médico-social en associant le sport et l’enseignement supérieur pour une plus grande palette d’activités pour les séniors, enfin, niveau gouvernance, mieux affirmer les compétences du Département et des communes, via leurs CCAS, pour rendre effectif le maintien à domicile.
Au moment où les Ephad se questionnent aussi sur leur modèle à venir visant à proposer une offre globale hors des murs en mode plateforme, la bataille de l’accompagnement des personnes âgées risque bien d’avoir lieu.
Pour télécharger le rapport sénatorial :
https://www.senat.fr/rap/r20-453/r20-453.html
1,55 milliard
C’est le nombre de séniors (65 ans et plus) que comptera le monde en 2050. Un chiffre issu de la prospective menée par les Nations Unies, qui table également sur 426 millions de plus 80 ans et plus à cet horizon, soit un triplement par rapport à 2019. Les séniors représenteront un sixième de la population mondiale et un quart de celle de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Un phénomène sans précédent qu’il est grand temps d’appréhender dans toutes ses dimensions.
« Le lien social est un lien vital. Son manque, à 20 comme à 70 ou 90 ans, est douloureux. Il est temps désormais de trouver la voie de l’apaisement et de bâtir ensemble la société de demain en mettant le maintien du lien social au cœur de nos préoccupations communes. »
Alain Villez, président des Petits Frères des Pauvres
Communiqué de presse du 30 mars à l’occasion de la sortie du rapport « Isolement des personnes âgées : les impacts de la crise sanitaire » publié par son association.
Pour télécharger le rapport :
https://www.petitsfreresdespauvres.fr/informer/prises-de-positions/isolement-des-personnes-agees-les-impacts-de-la-crise-sanitaire
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