
Actus dom’ – Data dom’ – C’est dit
Les news de Janvier 2021 analysées par nos soins
Désespérance de vie
La crise sanitaire a aussi des effets sur l’espérance de vie, à la baisse. La hausse des décès par rapport à 2019, + 7,3% au global et 8,3% chez les plus de 65 ans, a entraîné selon le bilan démographique 2020 de l’INSEE une diminution de l’espérance de vie de 5 mois chez les femmes et de 6 mois chez les hommes, pour s’établir à respectivement 85,2 et 79,2 ans. Une baisse de l’espérance de vie bien plus marquée qu’en 2015, année de forte grippe hivernale. La surmortalité liée à la première vague est toutefois plus faible en France (+28%) que dans la plupart des pays européens.
Un éternel besoin de recrutement
Les tensions sur le marché du travail sont devenues une donnée courante du secteur. Ce qui est un peu plus rare, c’est que la presse nationale s’en fasse l’écho. Le contexte actuel aura au moins permis cela. Le Ségur de la santé, évidemment justifié et utile pour les personnes concernées, aura aussi creusé les inégalités avec les professionnels exclus du dispositif, au risque de créer un système de vases communicants au détriment d’un secteur comme l’aide à domicile. L’avenant 43 non validé ne permet donc pas au secteur associatif d’attirer la main d’œuvre nécessaire. Quant aux sommes débloquées par le PLFSS 2021, toujours bonnes à prendre et qui, même si elles sont fléchées vers la revalorisation salariale (ce qui n’est pas acté), resteront insuffisantes pour rendre les métiers attractifs.
Nos confrères du Parisien titraient le 5 janvier dernier « la France recherche désespérément des aides à domicile ». Il ne tient qu’au gouvernement de faire revivre l’espoir, en appliquant les préconisations des rapports qu’il a lui-même commandés et qui sont, de Libault à El Khomri, en passant par celui du CESEL, tout à fait explicites en matière d’attractivité des métiers du grand âge.
Tout le domicile ne connait pas la crise
Les SAAD auront passé une année aussi courageuse que difficile. Malgré le maintien des dotations APA et PCH, leur situation économique ne s’est évidemment pas améliorée cette année. En revanche, tout le reste des services à domicile, ceux dits de confort, ont connu une embellie sans précédent, confinement oblige. De l’esthétique aux courses, des cours au coaching en passant par les massages, tout ce qui ne peut plus se faire à l’extérieur se fait à l’intérieur.
France 2 y a consacré un court reportage dans son JT du 6 janvier. La plateforme Wecasa y annonce notamment une hausse de 300% de son activité en un an. Si on ne connait pas encore le degré d’embellie économique auquel tout cela correspond de façon agrégée, ni la durabilité du phénomène, on constate que l’offre et la demande ont parfaitement su s’ajuster en un temps record. Ce qui signifie qu’il n’y a pas de frein, mais une appétence pour consommer de plus en plus de services à domicile et que les prestataires savent parfaitement s’adapter et innover.
3,8 %
C’est le taux d’augmentation maximum autorisé en 2021 pour les contrats en cours passés par les SAAD avec leurs bénéficiaires. Applicable au 1er janvier 2021, c’est la 2ème année consécutive que ce taux passe la barre de 3%, alors qu’il n’était que de 1,42% en 2019.
Une augmentation qui a tenu compte cette année du énième retard de la loi grand âge, censée apporter des solutions durables au sous-financement chronique des SAAD, des surcoûts engendrés par la crise sanitaire, ainsi que de l’augmentation du SMIC fixée à 1% pour l’année 2021.
« La loi Grand âge et autonomie serait discutée au terme de la crise sanitaire »
Brigitte Bourguignon, Ministre déléguée à l’autonomie, le 13 janvier lors d’un débat en séance publique à l’Assemblée Nationale
Déclaration qui a douché tout le monde et provoqué l’ire des professionnels du secteur. Car, en clair, d’un report sine die un an avant une campagne présidentielle à un abandon en rase campagne, il n’y a pas l’épaisseur d’une brindille.
Retour aux actualités