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Les news de Novembre 2020 analysées par nos soins
Agrément des avenants : une seule victoire pour le secteur associatif
C’est devenu un des principaux chevaux de bataille des fédérations associatives : que le ministère de l’emploi après avis de la CNA (Commission Nationale d’Agrément) valide les avenants aux accords de branche négociés entre partenaires sociaux début 2020. C’est désormais chose faite pour l’avenant 44, officiellement agréé par l’Etat. Il faut dire qu’il y avait assez peu de suspens depuis que l’on savait que la CNA l’avait validé. Pour rappel, cet avenant revalorise l’indice du point de rémunération de 2,5% et représente un coût pour les finances publiques d’environ 85 millions d’euros, la convention collective de la branche de l’aide à domicile étant opposable aux financeurs.
Cela semble coincer en revanche pour l’avenant 43 qui, lui, révise à la hausse toute la grille salariale. Une vraie revalorisation pour les aides à domicile, mais le coût public estimé, environ 500 millions d’euros, rend la CNA bien frileuse et son avis serait parti pour être négatif… Marges de négociations restantes ? Lisser la hausse sur plusieurs années.
Mais la loi devra passer avant, et dans l’idéal, acter d’une revalorisation généralisée pour les aides à domicile, qu’elles opèrent sous statut associatif, public ou commercial. Après tout, le Ségur de la santé a prouvé que tout n’était qu’une question de volonté politique.
De confinement en confinement
Première ligne un jour, première ligne toujours. Les SAAD se retrouvent de nouveau face aux besoins et à l’isolement des personnes âgées, l’expérience en plus mais certaines aides en moins, sur les protections notamment. Le Synerpa dénonce ainsi que « le secteur profondément maltraité de l’aide à domicile est une nouvelle fois oublié » et que « les structures sont confrontées à un arrêt de la prise en charge des stocks de masques ». Même inquiétude chez les fédérations associatives. Hugues Vidor, directeur général d’Adedom explique ainsi que « les professionnels du domicile, acteurs essentiels pendant la crise sont les oubliés de la politique publique ».
Les opérateurs sont mobilisés sur le terrain pour faire face à la crise et pour certains, cette seconde vague est moins dure à affronter « nous avons tous appris de la première vague. Cette seconde période est moins source de questionnements, notamment car les équipements et protections individuelles, les protocoles sanitaires sont disponibles » selon Maélis Anselin, porte-parole du réseau Age d’Or, qui partage tout de même le sentiment selon lequel « la reconnaissance du travail des salariés des services à domicile auprès des seniors n’est pas à la hauteur de leur engagement et de leur utilité. Jugés non prioritaires lors de la première vague, à nouveau lors de cette seconde vague, les intervenants à domicile ne bénéficient pas, contrairement aux salariés des particuliers employeurs et aux intervenants en EHPAD, de fourniture gratuite de protections individuelles ». Ce qui n’empêche pas le réseau Age d’Or, comme d’autres, de continuer d’investir dans son développement.
Car après la crise, la question posée à l’aide à domicile sera bien celle des capacités à rebondir. Capacités qui dépendent du niveau de financement accordé par les pouvoirs publics dans les années à venir, mais aussi du moral des opérateurs qui pour l’instant restent très mobilisés et pro-actifs, mais continueront-ils d’investir demain et à quel niveau ?
Une urgence peut en cacher une autre
Suite aux annonces du Président de la République sur le second confinement, Brigitte Bourguignon a réuni en visioconférence les acteurs du grand âge qui ont insisté, sans surprise, sur le nécessaire renfort en ressources humaines dont ils avaient besoin : aides-soignants, accompagnants éducatifs et sociaux et auxiliaires de vie, en établissement comme à domicile. S’en est suivi un communiqué de presse annonçant une campagne de recrutement d’urgence pour les EHPAD et les métiers du Grand âge, puis une circulaire adressée aux Préfets de régions et de départements, ainsi qu’aux directeurs généraux des agences régionales de santé.
Avec quelle méthode ? En « captant » un maximum de demandeurs d’emplois, dont les rangs ne font que de grossir en particulier dans le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, pour les reconvertir, durablement ou non, dans l’aide aux personnes âgées en utilisant tous les outils mobilisables : emplois, alternance, contrats aidés ou formations rapides, et en s’appuyant sur les acteurs locaux.
Une campagne qui, malgré ses louables intentions, reste une gageure avec des métiers dont l’attractivité est au plus bas et où, de surcroît, l’exposition au virus est élevée. La véritable urgence est évidemment de traiter le problème à la racine, de revaloriser structurellement ces métiers.
– 14,1%
C’est la diminution de la masse salariale nette versée par les particuliers employeurs au deuxième trimestre 2020, le plus impacté par le premier confinement. La baisse était déjà perceptible mais moindre au premier trimestre 2020 (- 6,1 %). Un recul qui s’explique à la fois par la réduction très significative du volume d’heures déclaré (- 15,2 %) et par celle du nombre d’employeurs (- 7,5 %). La baisse est plus marquée pour la garde d’enfant à domicile : – 31,3 % en volume d’heures et en masse salariale. Hors garde d’enfant, la masse salariale diminue de 11,8% et le volume horaire de 12,7%.
La rémunération des salariés des particuliers employeurs a, en revanche, été épargnée grâce à l’activité partielle, leur permettant de percevoir au moins 80 % du salaire net relatif aux heures non effectuées. Pendant le premier confinement, ce sont au total 453 millions d’euros d’indemnisation qui ont été accordés, dont plus des trois-quarts au deuxième trimestre 2020, compensant en grande partie la diminution de la masse salariale nette.
« Si la santé se construit en ville, la vie se préserve à l’hôpital »,
Jean-Pierre Coudre, Directeur d’Atmosphère Aides et Soins à Domicile
La phrase conclue la stratégie de tests rapides des aides à domicile déployée par l’opérateur associatif au sein de la CPTS Paris Centre, portée par le cabinet médical IPSO santé. Le partenariat permet de tester les aides à domicile à la moindre suspicion et dans les plus brefs délais, évitant ainsi les complications et la surcharge des hôpitaux. Un exemple très concret de l’impact positif sur la santé et sur le système de santé d’une stratégie préventive à domicile.
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