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18 janvier 2019

Actus dom’ – Data dom’ – C’est dit

paru dans Le Journal du Domicile

Les news de janvier 2019 analysées par nos soins

ACTUS DOM’

L’emploi direct toujours orienté à la baisse

C’est le bulletin annuel de l’Acoss qui le dit, paru en décembre 20181, il dresse le bilan chiffré de 2017 : le nombre de particuliers employeurs baisse un tout petit peu (-0,1% sur un an), une quasi stabilisation par rapport aux baisses des années précédentes. Cependant, le volume d’heures, indicateur d’activité clé, continue de se contracter significativement : -1,6% en 2017 après les -1,8% de 2016. L’Acoss avance notamment comme explication la hausse du recours aux entreprises prestataires, même si elle s’atténue par rapport aux années précédentes. Bref, en tendance, le prestataire tiré par les entreprises continue peu à peu de se substituer à l’emploi direct. En revanche, et c’est une bonne nouvelle pour les salariés du particulier employeur, la masse salariale progresse (+0,3%) car le taux de salaire augmente significativement (+1,9%).

1. https://www.acoss.fr/files/Publications/Acoss_Stat/Acoss_Stat_279.pdf

 

Faute de personnel

Selon un sondage Opinion way commandé par l’UNA, une structure d’aide à domicile sur cinq doit refuser des demandes de prise en charge de patients et 45% des structures n’ont pas pu prendre en charge intégralement toutes les demandes au cours de l’année 2018. Pourquoi donc ces problématiques de prise en charge ? Les causes peuvent être multifactorielles, mais la première qui revient quand on discute avec des dirigeants de SAAD est la même que celle mise en avant par ce sondage : les difficultés de recrutement, elles-mêmes liées à la faible attractivité des métiers. Ainsi, 19% des postes créés en 2018 sont restés vacants. Face à cette réalité, la première des 6 propositions que formule l’UNA est logiquement la revalorisation des salaires et des métiers, notamment par les parcours professionnels et la prévention des risques. Les classiques du secteur donc, qui à vrai dire avancent au compte-goutte depuis des années.

 

Plus c’est petit, moins ça passe

L’augmentation de 1,42% du prix des prestations d’aide à domicile autorisée par arrêté pour 2019 ne passe pas. Pas auprès des fédérations professionnelles en tout cas, qui alertent du risque que fait peser la mesure sur les SAAD. La FESP parle d’une « revalorisation inacceptable ». Adessadomicile dénonce ainsi une décision « totalement incompréhensible » et « mortifère pour les associations du secteur après des années de non reconnaissance des coûts ». Cette fédération associative critique à juste titre cette vision purement comptable, considérant l’aide et le soin à domicile uniquement comme une charge.

Pour Fedesap, l’arrêté est en « totale inadéquation avec la réalité économique des SAAD et le défi de l’attractivité des métiers du Domicile ». Elle demande la suppression même de cet arrêté dont elle remet en cause la légitimité, « cet encadrement des tarifs ne correspond à aucune logique dans le secteur du maintien à domicile », arguant du fait que contrairement au monde des EHPAD, d’où ce type de logique d’encadrement est issu, « un bénéficiaire reste libre de rompre son contrat à tout moment et n’aura aucun mal à retrouver une autre structure pour l’accompagner ». Enfin, et nous nous en faisions l’écho le mois dernier, cette augmentation est moindre que celle du Smic (+1,5%) fragilisant mécaniquement un peu plus les SAAD. La Fedesap réclame donc purement et simplement la suppression de cet arrêté. Pour la forme, car dans les faits, pris le 21 décembre, il est applicable dès le 1er janvier 2019 et le restera toute l’année.

 


Data dom’

le chiffre du mois :

Toujours tiré des propositions UNA, c’est la somme qu’il faudrait, selon cette fédération, injecter pour assurer la pérennité des SAAD. Le chiffre avait déjà circulé. Cette fois, on a le détail : 900 millions de revalorisation salariale et prévention des risques, 740 millions de tarification pour prendre en compte le vrai coût des SAAD (différentiel entre 21€/h coût financé actuel et 25€/h coût réel selon l’UNA) et 60 millions de prise en compte (et en charge) des temps de déplacements des intervenants. Il ne reste plus qu’à défendre la mesure jusqu’au bout de la préparation de la loi Grand âge et autonomie, annoncée pour l’automne 2019.

 


C’est dit

« Très peu de personnes s’imaginent en Ehpad ou souhaitent y aller, chacun souhaite rester le plus longtemps possible chez lui. Cela prouve bien que le modèle n’a pas été pensé comme il aurait fallu. Aujourd’hui, en termes de démocratie sanitaire, il nous faut donc, face au vieillissement croissant de la population française, repenser nos systèmes de prise en charge pour mieux les adapter aux besoins et aux attentes des personnes concernées. »

Agnès Buzyn, Ministre des solidarités et de la santé, le 13 janvier dernier sur La Chaîne Parlementaire dans l’émission « Etat de santé », après avoir affirmé qu’elle-même ne s’imaginait pas vieillir en EHPAD.


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